La gynécomastie

Introduction

Un développement excessif de la glande mammaire peut exister chez la femme (hypertrophie mammaire), comme chez l’homme. C’est la gynécomastie. Elle peut dans des cas extrêmes apparaître comme une véritable poitrine, entrainant ainsi une gêne tant sur le plan esthétique que sur le plan psychologique.

La gynécomastie est le développement excessif de la glande mammaire et/ou de tissu adipeux (graisse) chez l’homme, créant ainsi une véritable poitrine chez l’homme. Celle-ci peut être mixte (excès graisseux et de glande mammaire), c’est le cas le plus fréquent, ou parfois n’être due qu’à un excès de glande mammaire, ou un excès graisseux.

Lorsque la gynécomastie est trop volumineuse, elle peut engendrer un excès cutané qui, s’il n’est pas traité, présentera à terme un résultat disgracieux

De nombreuses étiologies peuvent être à l’origine d’une gynécomastie : médicamenteuse, tumorale, endocrinologique, rénale…

Cependant, dans la plupart des cas, aucune cause n’est retrouvée à cette gynécomastie présente depuis l’adolescence. On dit qu’elle est idiopathique.

Afin de rechercher une étiologie, des bilans biologique et radiologique doivent être systématiquement pratiqués avant la réalisation d’une cure de gynécomastie, et la cause doit être traitée avant d’envisager une chirurgie. Le plus souvent, ce bilan est réalisé par le médecin traitant, ou par un endocrinologue. Cependant, il arrive que celui-ci n’ait pas été prescrit, et soit donc réalisé par le chirurgien plasticien.

Des incisions infra-centimétriques sont situées dans de sillon sous-mammaire en cas de lipoaspiration.

En l’absence d’excédent cutané, l’incision est hémi-péri aréolaire inférieure.

Si l’excédent cutané est minime, une incision péri-aréolaire devra être réalisée afin de réaliser un round block.

Enfin, en cas d’excédent cutané important, il y’aura nécessité de réaliser une cicatrice située dans le sillon sous-mammaire, associée à une greffe de la plaque aréolo-mamelonnaire.

Oui, il est possible de réaliser d’autres gestes dans le même temps. Le plus fréquemment, une lipoaspiration abdominale peut être réalisée. Il est également possible, si l’indication est bien posée, de réaliser une liposculpture de la paroi abdominale, c’est-à-dire, de redessiner les reliefs de la paroi abdominale (abdominaux, V de Cupidon…).

Comme toute chirurgie, le risque zéro n’existe pas. Même si ces complications sont rares, elles restent cependant possibles. Ces complications, si elles sont bien traitées, ne laissent la plupart du temps aucune séquelle.

  • infection : traitée par antibiotiques, et au besoin nouvelle chirurgie afin de drainer l’infection
  • hématome : peut se résorber dans la plupart des cas seul, mais nécessite parfois une nouvelle intervention
  • résultat imparfait :
    • aspect trop creusé ou au contraire, trop bombé de la poitrine restante, lié à un excès de résection ou à une résection insuffisante
    • aspect fripé de la peau lié à une mauvaise rétraction
      • dans ce cas, des retouches peuvent être proposées au patient

Avant l’intervention :

Une ou deux consultations préopératoires espacées de 15 jours sont nécessaires avec le chirurgien, et au moins une consultation auprès d’un médecin anesthésiste.

Durant cette (ces) consultation(s) :

  • des photos seront prises
  • des examens de dépistage seront réalisés (si le bilan n’a pas été réalisé initialement)
  • les caractéristiques de l’intervention seront définies (cicatrices, autre intervention associée)
  • une feuille d’information sera donnée au patient (voir la feuille d’informations)
  • des bas de contention à porter durant l’intervention et un boléro seront prescrits.

Il est recommandé d’arrêter le tabac 1 mois avant l’intervention et 2 mois après.

L’arrêt des anticoagulants et/ou antiagrégants plaquettaires doit être réalisé 1 semaines avant l’intervention.

Comment se déroule l’intervention ?

L’intervention se déroule sous anesthésie générale. L’entrée se fait le matin de l’intervention, et dure 24 à 48 heures, ou peut être réalisée en chirurgie ambulatoire selon les cas.

L’opération se fait en position semi-assise, et dure en moyenne 1h30. En fin d’intervention, un pansement compressif est mis en place, et enlevé le lendemain.

Des drains (permettant d’aspirer le sang) sont généralement mis en place, sauf en cas de lipoaspiration seule.

Le postopératoire :

  • Si des drains ont été mis en place, ils sont enlevés dans la plupart des cas le lendemain
  • Les suites postopératoires sont généralement peu douloureuses, et des antalgiques sont prescrits, de manière à bien contrôler la douleur
  • Les douches sont autorisées dès le lendemain de l’intervention
  • Les sutures sont réalisées par un surjet intradermique résorbable. Seules les extrémités du fil sont enlevées une fois la cicatrisation acquise
  • Une convalescence de 5 à 15 jours est conseillée en postopératoire immédiat en fonction de l’activité professionnelle de chaque patient. Un arrêt de travail est remis en cas de prise en charge par la sécurité sociale
  • Le boléro prescrit en préopératoire est à garder 1 mois jours et nuits en postopératoire immédiat, puis 1 mois 12 heures/jour
  • La pratique de sport est déconseillée durant 6 semaines après l’intervention
  • Des consultations postopératoires sont planifiées avec le chirurgien. Le patient est généralement revu une fois par semaine jusqu’à cicatrisation complète, puis à 1, 3, 6 et 12 mois
  • L’exposition de la cicatrice au soleil et aux UV est déconseillée durant 1 an après l’intervention. Le risque est une pigmentation définitive et inesthétique de la cicatrice

Tarifs et prise en charge

La gynécomastie est généralement une intervention prise en charge par la sécurité sociale, en cas de problèmes d’ordre psychologique, après réalisation d’un bilan endocrinien.

En cas d’adipomastie pure (uniquement d’ordre graisseux), cette intervention n’est pas remboursée par la sécurité sociale.

Lorsque la chirurgie est remboursée par la sécurité sociale, l’hospitalisation ainsi que les frais de l’intervention sont pris en charge par la sécurité sociale sans nécessité de demande d’entente préalable auprès de la sécurité sociale. Seuls les honoraires du chirurgien et de l’anesthésiste non remboursés par la mutuelle en fonction du contrat souscrit restent donc à la charge du patient.

En cas de chirurgie esthétique, c’est-à-dire non remboursée par la sécurité sociale, l’hospitalisation ainsi que les frais de l’intervention ne sont pas pris en charge. Ils sont donc, en plus des honoraires du chirurgien et de l’anesthésiste, à la charge du patient.

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